Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/244

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entraîna avec des excrémens bien liés, plusieurs bols de quinquina, qui avoient été avalés quatre jours auparavant, & ils sortirent aussi entiers que si on les avoit conservés dans une boëte.

La seconde chose que j’ai à opposer, c’est qu’à consulter la structure de l’estomac, ses mouvemens, la disposition de ses fibres, &c. il n’est pas possible qu’il soit capable d’un broyement tel que les Partisans de la Trituration le supposent ici. On peut voir ce que nous avons dit là-dessus dans le Traité des alimens de Carême ; il est inutile de le répéter : au surplus les efforts que quelques Auteurs modernes ont fait depuis peu pour tirer de l’oubli ce systême abandonné[1], ont tellement ache-

  1. Le systême de la digestion par le broyement, naquit du temps d’Hippocrate, c’est-à-dire, dans un temps où l’Anatomie n’étoit encore guère connue, c’est ce qui favorisa d’abord, le cours de ce systême, & donna lieu à quelques Médecins de soûtenir que l’estomac n’étoit que le réceptacle des alimens solides ; que ces alimens après avoir été délayés & broyés dans la bouche, achevoient de se broyer dans l’estomac, où par ce moyen, ils se convertissoient en chyle ; mais que la boisson à cause de sa liquidité, ne pouvant être sujette au broyement, alloit aux poûmons, & non à l’estomac, où par son abondance elle