Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/243

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force pour broyer tout ce qui y entre, qu’il ne faut pas craindre qu’un petit bol puisse résister à cette action : ils diront que dans l’état de santé, cette force broyante passe de beaucoup celle des mâchoires ; qu’elle est capable de surmonter une résistance de douze mille neuf cens cinquante & une livres, & qu’ainsi il n’est pas possible qu’elle diminue assez dans une maladie, pour ne pouvoir écraser un petit bol. A cela je n’ai que deux choses à opposer ; la premiere, c’est l’expérience, & sans citer là-dessus un grand nombre d’exemples, en voici un qui pourra suffire.

En 1711. à l’Hôtel de Tours à Paris, je traitois Mr le Marquis de Senecterre, malade d’une fièvre ; je lui donnai en diverses fois des bols de quinquina, préparés avec le syrop d’absynthe. Plusieurs jours s’étant passés sans que le Malade ressentît du soulagement, j’eus recours à d’autres fébrifuges, & quelques jours ensuite j’ordonnai, de concert avec Mr Dumoulin, qui fut appellé en consultation, un breuvage purgatif, qui