Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/288

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meur qui l’entretient, & qui l’empêche de se dessécher. C’est ainsi qu’on dit que l’essence nourrit les cheveux ; que l’huile nourrit la corne ; que certaines pommades nourrissent la peau, &c. Or, personne ne niera qu’au moins en ce sens, la moëlle ne nourrisse les os. On voit par là, comme il ne faut pas toûjours prendre à la rigueur certaines expressions. Nous ajouterons même que si ces chicanes étoient admises, notre Auteur serait à reprendre de dire, comme il fait dans sa Lettre, qu’il a expérimenté plusieurs fois, qu’en touchant des bouteilles sur lesquelles il étoit tombé quelques gouttes d’un esprit acide minéral, sa main a ressenti des demangeaisons considérables ; puisqu’on pourroit répliquer, qu’un Physicien doit sçavoir que ce n’est ni la main, ni le pied, ni aucune autre partie qui sent, mais que c’est l’ame. À la vérité, cette expression ne seroit pas bonne : Ma main a ressenti de la demangeaison ; mon pied sent de la douleur ; ma tête sent de grands élancemens ; pour j’ai ressenti de la demangeaison à la main ; je sens du