Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/389

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par ce sentiment, on explique également la génération dans tous les corps organisés. A la vérité, le systême des œufs & des graines paroît aussi simple & aussi général, mais il suppose le point principal de tout le systême, c’est l’animal & la plante tout formés dans l’œuf & dans la graine, ce qui n’est point supposé dans ce sentiment-ci.

Je dis que les Défenseurs du systême des œufs supposent le petit animal dans l’œuf, mais ils ne peuvent le démontrer qu’après la fécondation : & pareillement ils supposent dans les graines les petits germes des plantes, mais ils ne peuvent faire voir ces rudimens de la plante dans les graines avant leur fécondation. Au contraire, si l’on examine les œufs des animaux avant qu’ils ayent été fécondés par le mâle, on n’y peut découvrir aucuns prémices de l’animal. Dans les œufs que les poules pondent sans le coq, quoique ces œufs paroissent aussi beaux & aussi gros que les autres, cependant on ne voit qu’une cicatricule vuide & dans laquelle on ne trouve point ce petit