Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/437

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& comme une eau qui coule par des siphons, elles sortent avec abondance des vaisseaux & des glandes d’alentour. Il arrive par le même picotement, qu’en mâchant le Tabac, ou en le fumant, les glandes des mâchoires, & les vaisseaux salivaires, sans cesse ébranlés, laissent échapper une grande quantité de salive, qui emporte avec soi la matiere des fluxions. Il se communique en même temps aux membranes des poumons une certaine impulsion, qui les débarrasse d’une pituite visqueuse, dont sa sortie fait souvent la guérison de l’asthme, & de plusieurs autres accidens.

Le Tabac contient un souphre narcotique, par lequel il appaise la douleur des dents ; il produit outre cela, par le moyen de ce souphre, une telle tranquillité dans le corps & dans l’esprit, qu’on peut regarder cette plante comme l’herbe fameuse, dont parle Homere, laquelle avoit la vertu de changer la tristesse en joye ; car le Tabac, par la force de ce souphre, dissipe les ennuis, fait trouver un bonheur sen-