Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/438

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sible au milieu de la pauvreté ; il se glisse agréablement dans les veines, fait concevoir de douces espérances, console l’esprit, &c. Ceux même qui manquent du nécessaire, trouvent dans le Tabac de quoi oublier leur nécessité. Une pituite, qui leur tombe sans cesse dans l’estomac, leur rend l’abstinence supportable, soit que cette pituite y tienne lieu d’alimens, soit qu’elle engourdisse les nerfs du ventricule, & les rende insensibles à la faim.

Le Tabac n’est pas seulement propre à plusieurs incommodités du dedans, il guérit encore les ulcéres du dehors ; il mange les mauvaises chairs, conduit le mal à une heureuse cicatrice, & fait ce que très-souvent les autres remedes n’ont pu faire. Mais les mêmes causes qui le rendent capable de tant de bons effets, quand on le sçait employer à propos, ne servent qu’à le rendre d’autant plus dangereux quand on en abuse ; car puisqu’il renferme un sel caustique, par lequel il purifie les ulcéres, mange les carnosités les plus dures, & décou-