Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/448

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en abusons. Elles se changent alors en un poison mortel, qui renverse quelquefois tout à coup les principes de la vie, & nous livre à une prompte mort. La chaleur naturelle n’est-elle pas souvent opprimée par les excès du vin, & par ceux que l’on fait des meilleures viandes ? Il en est ainsi des odeurs ; étant bien ménagées, elles flattent l’odorat, fortifient le cœur ; mais si-tôt qu’on en abuse, elles allument le sang, troublent le cerveau, font tomber en pamoison, & causent quelquefois des épilepsies. De quelle fureur ne faut-il donc pas être transporté, pour abuser de telle sorte du Tabac, qu’on n’en prenne pas seulement plus de fois & en plus grande quantité, qu’on ne prend les alimens les plus nécessaires, mais qu’on en tire la poudre par le nez presque à chaque fois que l’on respire. Il arrive de-là que les narines sont toujours pleines de Tabac, & par conséquent que tout l’air qui entre par le nez dans les poumons, n’y entre que mêlé du souphre narcotique, & du sel âcre de ce Tabac. L’air ainsi infecté, in-