Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/142

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Par sort fatal toutes choses ruinent
De mal en pis, et en derrier declinent.


Ainsi communement il se faict que les premieres munificences sont plus larges et plus liberalles que les succedentes, et aussi que toutes naturelles choses premieres communement sont meilleures. D’ond advint que les premiers cierges presentez se trouvarent les plus beaux, plus longs et gros, mieux façonnez et de meilleure cire, et par consequent de plus longue durée et de plus claire lumiere. Et au semblable les premiers hommes qui les receurent se trouvarent plus grandz et fors (comme Geans qu’ilz estoient) à les porter et eslever, voire encore plus prudens et adroictz à les conduire et maintenir, comme bien entendans que leur vie et leur mort y gisoit, laquelle ilz ne desprisoient ne despitoient, et n’avoient à regret, mais l’estimoient, honoroient et gardoient trescherement, comme le don ou depost receu du plus grand Roy de tous les Roys, pour en honneur la luy rendre en son temple, en offerte de leur dernier voyage, et à la termination de la derniere Faee Termaine, où quasi tous ilz parvenoient heureusement, sans malencontre, trouble, ny offension.