Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/145

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quatre fois autant que les autres hommes. Et à moy, qui suis de leur extraction, en escheut un, baillé par Cleronome, long, droict, bien ciré et temperé, durable et de claire lumiere. Où est il donc (dist l’Archier) ? L’as tu desjà offert ? Ou s’il te est estainct et failli par la voie ? Non, non (respondit le Franc-Gal), car s’il fust estainct, je fusse mort. Monstre le moy donc (dist l’Archier), pour en veoir sa façon. Adonc le Franc-Gal, soubzriant, luy dist ainsi : Monstre moy aussi le tien, que Cleronome te donna au commencement de ton pelerinage. Moy (dist il), je n’en ay nul, que je sache, et ne suys point pelerin. Et n’ay aucune souvenance que jamais cierge m’ayt esté donné. Aussi n’as tu pas souvenance (dist le Gal) de ta premiere chemise, qui neantmoins t’a esté une fois baillée : ainsi a esté ton vital luminaire, comme à moy le mien. Mais ilz ne sont pas visibles aux yeux corporelz, ains chescun les porte sur soy et dans soymesme. D’ond de leur flambe nous sentons la chaleur naturelle, qui default quand ilz sont estainctz ; de leur lumiere, nous voyons exterieurement et entendons interieurement comme il nous fault conduire en la voie de