Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/146

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nostre peregrination, où nous sommes tous pelerins dès nostre jeunesse, et par diverses voies, adventures et dangiers, tendons au temple Souverain, où nous est promis repos, comme en retour, à notre propre maison paternelle. Comment (dist l’Archier) ? Je pensoie que pour nous conduire, nous n’eussions autre lumiere que le Soleil journal, la Lune et les estoilles nocturnes, et le feu allumé. Tu n’y vises pas bien, pour un si bon Archier (respondit le Gal), car quand ce luminaire, à nous dès le commencement donné par Cleronome pour nostre conduicte, vient une fois à estre estainct, alors nous ne voyons rien, nous ne cognoissons rien, combien que nous ayons les yeux ouvers et que le Soleil, la Lune et les astres luysent, et que le clair feu resplendisse à chandelles et torches allumées. Parquoy tu puis entendre que d’iceux luminaires exterieurs n’est procedant le nostre, et quel est nostre pelerinage, et quel est le cierge de veüe, vie et voie qui à chescun de nous fut baillé dès le commencement par la premiere Faee Cleronome. J’enten bien maintenant (respondit l’Archier). Oh ! que tu m’as bien ouvert les yeux de l’entendement, et bien