Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/165

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moy : c’est l’enfant par moy en vous engendré, qui sera (si mon augure ne me deçoit) preux, hardi et liberal. Pource quand il sera né (si d’adventure je n’y suis), faictes le nommer ALECTOR. Car il est engendré en bon astre et naistra de la fille du Soleil en sa plaine fleur, extraict de l’oeuf serpentin, qui est vostre corps portant forme basilicque, c’est à dire Royalle. Et ainsi sera acompli le songe qui me phantasioit alors que je vous senti premierement approcher de moy. Parquoy, vous laissant un tel enfant de mon corps, ne devez estimer estre de moy desemparée. En oultre soiez asseurée que, ayant mis fin à ma peregrination, au plustost qu’il me sera possible, je retourneray icy vers vous à grande joye. Et ainsi je le vous prometz sur la foy d’homme de bien et de vray ami. Et en signe de cette foy promise, je vous donne et laisse cest Aneau d’or empalé d’un tresfin carboncle flamboyant et lumineux en tenebres, lequel est naturé et composé, et jecté en oeuvre soubz telle syderation que, si je suys prisonnier ou en aucun destroict enserré, il viendra en palle clarté comme la lumiere d’un Soleil pluvieux ; si je suys malade, il se verra