Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/188

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mener, avec tout le peuple qui la conjouissoit. Et deux des Chevaliers la prindrent soubz les bras pour l’acoster, la soulager et l’emmener. Ainsi se mirent au retour, la Royne Priscaraxe se voltigeant si doucement sur sa queüe serpentine tresbien cachée et couverte soubz la longue traicte de sa robe que son alleure sembloit estre divine et telle que des dieux qui cheminent sans mouvoir piedz ne genoux, mesmement estant si bien emparée, richement ornée et coronée de ceste coronne illustre qui la faisoit resplendir comme la fille du Soleil. Et quand ilz furent venuz à la maison Palatine que j’avoie faict commencer et fort avancer, la Royne Priscaraxe, ayant esté renvoiée par la multitude populaire qui l’avoit suyvie en admiration et reverence, les remercia de leur devoir faict et se retira en son logis, et tous les populaires en leur case et maisonnetes. Et les vingtquatre Chevaliers feirent chescun leur domicile le plus honneste qu’ilz peurent et sceurent, autour de la maison Royalle, pour se tenir tousjours prestz aux commandements de la Royne. Laquelle, tant par honneur que pour forme d’ostages de leur fidelité, print douze jeunes garsons et