Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/194

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tade, nager en l’eau, ramper et gravir sur les haux arbres et murailles, tellement que de tous les jeunes escuyers n’y avoit son pareil à vingt ans, jasoit qu’il n’en eust pas six, principallement en hardiesse d’entreprise, ne de plus vertueux en franchise et liberalité, mesmement envers les Damoyselles de la Royne et toutes autres jeunes et belles filles ou femmes, vers lesquelles il commençoit desjà à estre tant enclin et adonné qu’on ne le povoit distraire de leur compaignie, tant adonné il estoit à presenter l’humble service de sa gentille personne aux jeunes et belles Damoiselles et autres filles et femmes ; voire que pour l’intime familiarité qu’il avoit à sa mere, l’une des plus belles creatures du monde, il attenta plusieurs fois de rentrer au lieu d’ond il estoit sorti. Ce que la Royne appercevant, et craignant que sa trop hardie jeunesse, par ignorante simplicité, ne feist outrage à son honneur et à nature, comme tresprudente qu’elle estoit, delibera de le lever de son nid et de le m’envoier en quelque partque je fusse.