Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/204

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le quatorziesme jour du mois de Decembre (qui estoit le jour où je fu tourmenté au goulphe des mons du diable), en regardant l’aneau, elle l’apperceut fort palle, cendreux et presque estainct de toute sa clarté. Parquoy incontinent elle avoit depesché ce message pour m’aller cerchant par toutes terres et mers, et pour s’enquerir de ma santé et portement, et de mes fortunes ; et pour me racompter des siennes, telles que avenues luy estoient depuis mon departement ; d’ond elle me requeroit tresaffectueusement le brief retour, et pour autant que j Oadjoutasse certaine foy à la credence et parole de ce porteur. Parquoy je l’interroguay fort curieusement de toutes les choses advenues depuis ma departie, quoy il me respondit fort asseurement, commenceant à l’apparition de Proteus, le viel homme marin, et à sa prophetie escripte en Phylire qu’il me bailla, et est celle que tu as veue (ô Archier) et entendu lire. Puis me narra les exercices des chevaliers, les honneurs, devoirs et presens faictz à la Royne, son enfantement, la double naissance de Alector, son couronnement, sa nourriture, ses meurs et exercices, et son soubdain et avancé accroiscement. D’ond j’euz telle joie au coeur que plus