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Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/205

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grande ne pourroie concevoir. Et finallement me compta tout de poinct en poinct, en la forme et maniere que je t’en ay faict la narration. L’ayant ouy, je le fei reposer et tracter à bonne chere par aucuns jours. Et ce pendant, escrivi response à ma treschere Priscaraxe, luy mandant qu’elle se maintint tousjours en autorité de Royalle majesté, joyeusement, avec seure esperance de mon retour, si mort, maladie ou prison ne m’en gardoit ; mais que par la force de mes destinées, il me convenoit premierement circuir la rondeur des terres et des mers, tant que je fusse en tournoyant revenu au lieu d’ond j’estoie parti, ce que ne pourroit estre si tost. Et pource ce pendant qu’elle s’entretint avec ses chevaliers et ses hommes en paix et justice, en vertu et honneur, nourrissant son filz Alector bien et noblement, le faisant diligemment exercer en toutes honnestes et vertueuses actions dignes de jeune Prince, qui me seroit le plus grand plaisir que d’elle je pourroye attendre ne recevoir. La lettre de celle teneur close et seellée, j’en escrivy une autre brieve aux vingtquatre chevaliers en general, leur mandant et commandant de garder inviolable-