Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/227

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print à ronfler et ruer furieusement de telle sorte qu’il frappa l’un des loups-cerviers qui le vouloit surprendre par derriere et luy sauter sur la croppe, ce pendant que l’autre l’amusoit par devant. Mais le gentil cheval, voyant l’un et sentant l’autre, luy donna une ruade des deux piedz de derriere contre la poictrine, si durement qu’il l’envoya par terre six piedz arriere, tout estendu et debrisé des costes. Et de celle rude ruade, convint Alector tomber par terre, qui, ayant plus de paeur pour son cheval que pour sa personne, promptement se releva, la bonne espée nue en main, et se vint presenter au grand loup-cervier de devant, qui luy feit estal tel, que laissant le cheval, se rua sur Alector, luy jectant une patte sur la teste en le cuydant atterrer et puys l’estrangler à belles dens ; mais il trouva le chappeau vermeil de cuyr dur et fort, qui garda de luy endommager le chef, et neantmoins il le luy arracha et le mist à teste nue. Alector ce pendant ne dormoit pas, mais de sa bonne espée donna tel coup sur l’oreille de la beste qu’il luy avalla bas avec une partie de la teste, et le coup tombant sur l’espaule luy trencha le pied et la jambe dextre ;