Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/271

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Car maintenant, l’heure de priere nocturne m’appelle en mon office. Vat’en en paix reposer. Cela dict, l’Archier s’en alla au temple, où il entra seul environ la premiere vigile de la nuyct, fermant l’huys après soy ; d’autre part deux ministres, avec deux chandeliers d’argent et deux chandelles de cire pure odorante, conduysirent Franc-Gal en une tresbelle chambre toute lambrissée de cyprès, et le coucherent en un lict d’hebene, garni de pans de velours rouge à fond de satin pers, les rideaux de taffetas changeant de blanc en noir, et le ciel de verd-brun semé de larmes d’argent. A toutes lesquelles choses Franc-Gal (qui estoit l’un des plus prudens espritz de neuf siecles) print bien garde, avec observation du mauvais presage que luy demonstroient toutes ces choses en signifiance de sa mort prochaine, car il savoit tresbien le Cyprès estre arbre funebre et sepulchralle, les cierges estre funeraux, l’hebene estre bois mergeant au fond des eaux, le rouge enfoncé en pers estre la vie vermeille tournant en plombine lividité mortelle, et les rideaux changeans de blanc en noir estre signe de changement de lumyere à tenebres, et de vie à