Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/272

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mort. Parquoy Franc-Gal qui estoit de singuliere et presque divine sapience, rememorant aussi les oracles, visions, adjournemens mandez de l’esperit du Chevalier noir, l’augure du corbeau et le ravissement de son filz Alector, cogneut par prescience que sa mort estoit ordonnée, laquelle il se proposa estre prochaine, sans aucune craincte ne regret, sinon de n’avoir veu sa bien aymée Priscaraxe et son cher filz Alector une fois avant que mourir. Car l’humaine condition des mortelz est telle que jamais l’homme (tant infortuné soit il) ne meurt sans regret d’aucune chose laissée imparfaicte. Toutesfois Franc-Gal, après plusieurs pensées diverses et dissipées tourmentantes son coeur, finalement conclut au necessaire : de se soubzmettre humblement aux divines ordonnances immuables, et en ceste resolution, après longues veilles de la nuyct, finalement s’endormit en somme doubteux, environ le second chant du coq, un peu devant l’aube du jour levée, à l’heure que l’humidité de la nuyct tombant en rosée ou en bruyne induict le paresseux sommeil à tousanimaux.