Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/294

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marcher sur l’aspic et le Basilisc, et de fouller aux piedz le lyon et le dragon. Ce que verrez avenir, Dieu me donnant la force, si vous me rendés mes armes, qui m’ont esté injustement ostées, et lesquelles je demande à vostre Justice. »

Le Potentat et tous les Magistratz furent esmerveilléz, non seullement de la brave hardyesse d’Alector (qui povoit naturellement venir du feu de l’eage), mais beaucoup plus de sa liberalle eloquence et raisonnable prudence avant l’eage où il estoit, encore qu’il fust beaucoup moins eagé qu’ilz ne pensoient. Parquoy sur le champ feirent apporter et luy delivrer son espée avec la guaine de peau serpentine luysante, et son escu verd au coq d’or, qu’il receut à aussi grande joye comme à grand regret ilz luy avoient esté tolluz. En outre, le Potentat Dioclès, suyvant l’advertissement de l’Archier et l’oracle escript des Charites, luy mist en main une flesche sanglante jusques au mylieu du fust, laquelle il print en main et, après l’avoir regardée assez longuement (comme celluy qui aucunement la recognoissoit avoir tirée du corps de Noemie), demanda quelle flesche c’estoit et qu’il luy en conve-