Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/295

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noit faire. A quoy luy fut respondu que c’estoit celle mesme flesche qui à Noemie avoit donné la mort, et qu’il en feit ce que le Gladiateur en l’Arene. Adonc, il s’escria à haute voix vers toute l’assistance, s’il y avoit nul qui la voulust calanger contre luy. Mais personne ne respondit. Parquoy il la mist et encroisa à sa ceincture du baudrier d’armes, puys dist : Or allons, Messeigneurs, quand il vous plaira. Puys que j’ay mes armes, je suys prest à combatre le draconique ennemi public et à venger l’injure privée du meurtre si le traistre se peut retrouver. Adonc le Potentat envoya quatre trompettes par tous les quarrefours de la ville cryer et publier que à l’heure de None un hardy et vaillant champion combatroit le dragon des Arenes au hazard et peril de sa vie, pour le salut public et expiation de certains homicides par luy perpetrez, ou à sa cause advenus ; et pource, qui voudroit se y trouvast.

A ce cry, tous les citoiens s’esmeurent pour aller à ce delectable et profitable spectacle, où il se trouva plus grande multitude de gens que jamais ne s’en estoit veu aux Arenes pour une assemblée. Et là fut Alector conduict par quatre cens hommes en armes, depu-