Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/299

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la porte Valentine, qui estoit meridionale, d’un air chault, inspiré de l’Austral ou des vens Etesies. Et à la region de celle porte croissoient fruycts d’arbres en grande abondance, et semblablement herbages de pasture, bledz et grains de toutes sortes, tellement que au costé de celle porte on ne voioit que faucheurs, feneurs, moissonneurs, fructiers, Marchans, voyageurs, traficqueurs, hommes d’armes courans la lance et Philosophes disputans, usuriers prestans à revenue des fruyctz venans, et y voyoit on force bestial par les champs, force mousches, papillons et formis ; et si y faisoit bien chault et sec, mais on y beuvoit d’autant à beaux flascons refraischiz ès claires fontaines.

De là on alloit à la Septentrionale Porte Passant, où l’air estoit divers, inconstant, nebuleux, froid, humide, bruyneux et venteux d’un vent traversier, au demourant le pays fort bon et bien cultivé, où tousjours on recueilloit pesches et raisins, noix et avellanes, et n’y voioit on gueres autre chose que vendanger, trueiller et souffler aux chalumeaux, et encaver vins ; et estoient les gens de celle partie là quasi tous grisons.