Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/300

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L’autre region de la Porte Thane, subjecte au vent de bise trenchant, estoit fort sterile, sinon qu’il y avoit force gras bestial, volaille, gibier et venaison ; et c’estoit le territoire où l’on faisoit quasi la meilleure chere, mais c’estoit communement ès maisons closes autour de grandz feux domestiques ou en pailes chaux ; et là faisoit on bancquetz, nopces, mommeries. On y tuoit aussi continuellement des cayons, ou porceaux, et y faisoit on saucisses, andoilles et boudins, d’ond – et d’autres choses aussi – on envoioit presens et estrenes les uns aux autres, pour l’entretien d’amour. En la region de celle porte, se tenoient costumierement de bons vieillardz qui après avoir prié Dieu, beuvoient d’autant, se chaulfoient, divisoient du temps passé, jouoient aux cartes – au glic, au flux, à la premiere –, ou au tablier – aux eschez, aux dames, au lourche et trictrac. Telles estoient les quatre portes et les quatre finages de la Cité d’Orbe, où les habitans par ordonnance des Seigneurs de la ville passoient tous les ans et faisoient transmigration d’une porte et d’une region en l’autre.

Quant à ceux de la ville, s’ilz estoient faschez des chaleurs de la Porte Valentine,