Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tians et leur consors sont plus durs et disgracieux que les marbres de leurs sainctes et dives statues des Graces, qu’ilz ont par cruelle impieté eux mesmes violées et pollues, ou faict polluer du sang innocent de leur propre soeur, laquelle ilz ont faict cruellement immoler et sacrifier entre mes bras devant les images de leurs Charites, qui en detestation et horreur de tel abominable sacrifice semblarent destourner leurs faces pour ne veoir forfaict tant execrable que le meurtre de leur quatriesme soeur, la tresgracieuse Noemie, devant leur divinité, et sous la sauvegarde et franchise de leurs venerables et inviolables statues, traistreusement transpersée d’une malheureuse sagette descochée de loing par un lasche, couard, meschant et traistre Sagittaire, auquel (si recognoistre je le puys) ne vif ne mort je ne pardonneray. Et en cecy clairement appert la calomnieuse insimulation de mes accusateurs, qui intentent me mettre à sus le meurtre de la tresgracieuse Gratianne, occise entre mes bras d’un coup de traict, où je n’avoie autres armes offensives que ma seulle espée, de laquelle je me fusse plustost traversé le coeur que de l’offenser de nulle lesion. Protestant de-