Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/37

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vant vous que pour nulle occasion, sinon par espoir de venger ma Noemie, je ne defens icy ma cause et ma vie, non pour plaisir ou desir que j’aye plus à vivre en ce monde, desirant plus d’estre avec elle, où qu’elle soit, que d’icy languir après elle morte, mais pour (avant que mourir) la venger cruellement du traistre meurtrier, par la mesme sagette d’ond il transpersa son noble coeur, afin de luy porter en l’autre monde nouvelles agreables de sa vengence.

Quant à ce qu’ilz m’accusent avoir esté surprins enfermé en la chambre de Noemie, leur soeur, et par effraction et forme d’eschellement avoir sauté par la fenestre en la court, en cela je ne fus onques surprins, ne en doubte de l’estre. Car estant logé en leur maison (laquelle pour certain plaisir à eux faict, en tout et par tout ilz m’avoient abandonnée, avec tous les biens qui estoient dedans), je n’estimay poinct la chambre de Noemie m’estre interdicte, en laquelle j’entroye souvent et en appert, non comme un larron ou meschant pour derober son bien ou son honneur, ou pour violer son corps, mais comme Gentilhomme à qui nulle dame ou damoyselle par honneur ne doibt refuser honneste compagnie,