Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

moy espandue en la maison hospitalle. Mais vous savés (ô juste Dioclès) qu’il est permis, voire necessaire par la tresbonne loy de nature, de repoulser force par force, et violence par violence. Parquoy m’estant forcluse toute voie de fuyr combat et me trouvant environné de grande caterve de gens armez et conjurez à ma mort ou captivité (qui suys Franc, filz de franc et de libre condition), et m’assaillans de toutes pars sans mercy ne sans grace, combien que pour grace, franchise et sauveté trouver, je me fusse retiré vers l’azile et sacrées statues des charites ou trois Graces. Parquoy si en mon corps defendant, aucuns trop temeraires sont tombez soub le trenchant de mon espée, je di que ce ne suys je pas qui les ay occis, car je n’en eu onque le vouloir – et la juste loy ne juge que les faictz de volunté ; mais eulx mesmes se sont venuz temerairement enferrer comme sangliers furieux : ainsi de leur mort voluntaire je me clame innocent.

Finallement, quant à ce qu’ilz me chargent de violence et rapt commis en la personne de leur soeur, je respon cela estre tant esloigné de verité, que, au contraire, Noemie