Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/41

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leur sœur estant par le terrible homme sauvaige ravie, et sans espoir de recouvre du tout perdue, je l’ay par vaillance contre la violence retiree saine et sauve, et en son entire à eux ses frères rendue. D’ond quant ainsi seroit que je l’auroie à moy soubstraicte, et approprié sa personne à mon vouloir, encore n’auroie je prins que ce qui seroit mien de bonne conqueste et droit de guerre, pour eux perdue en malle garde et par moy conquise sur le monstrueux Centaure et ainsi seroit mienne par l’universel droict des gens.

Parquoy je conclu à mon absolution et planiere delivrance et restitution de mes armes. Ou bien, si je suys trouvé coulpable de mort (qui peu me grevera après ma chere Noemie morte), je vous supplie tresinstamment (ô Seigneur Dioclès, et tous voz Assesseurs) faire cercher et trouver le traistre meurtrier sagittaire, qui l’innocente Noemie a traistreusement occise, et après l’avoir condamné à cruelle mort (comme raison le veult et votre justice le doibt) le mettre en mes mains pour l’executer et prendre vengence, que mon ame puys après separée du corps puisse porter à l’esprit de Noemie, en tesmoi-