Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de et retorse branche d’arbrisseau avec les fueilles, et des fleches tout à l’entour, avec un arc en main, d’ond il descocha une sagette qui alla tuer le Cheval de Floridas, qui, sentant son Cheval faillir soubz luy, promptement mist pied à terre et main aux armes pour defendre sa belle soeur (qu’il aymoit trescherement) contre cest horrible Centaure, droict allant la ravir. Parquoy Floridas, postposant sa vie au salut de sa bien aymée soeur, avec la seulle espée luy vint au devant. Dond le Centaure, rechignant de ris despiteux, saisit sa grosse masse et luy en deschargea un si pesant coup sur les reins qu’il luy froissa tous les os, puis à ses piedz chevallins le foulla tant qu’il luy creva le coeur ; voyans cela, nous en fuysmes, abandonnans ma Dame Noemie, que de bien loing en nous retournant vismes ravir au Centaure, qui, l’ayant mise sur sa croppe, entra en l’espesseur du bois, et après elle, sa damoyselle Arcane, courant à pié à teste deschevelée, car la mule où elle estoit montée ayant eu paour du Centaure (comme mule est une beste ombrageuse et phantastique) avoit jecté bas sa charge et à plains saux s’en retournoit au Chef-Verd, d’ond estions partiz. D’ond quand