Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/51

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sur la hanche humaine faisant l’espaule chevalline, qu’il luy descouvrit la pallete avec grand douleur et abondante effusion de sang, d’ond le monstre jecta un cry si hideux que tout le bois en rebondit et les bestes sauvages de paour s’allarent cacher ; puys entoisa sa grosse masse, ramenant un coup foudroyant et bastant à atterrer un Elephant. Mais Alector, legier et adextre, facilement evita ce grand coup, qui tomba en vain, de telle roideur que le Centaure en eut le bras et la main estoupie, tellement que malaiseement il povoit relever sa masse ; ce que appercevant, Alector, ainsi que pesamment il la relevoit, d’un revers de sa bonne espée luy couppa le poing au droict de la joincture, lequel tomba à terre avec la lourde masse, d’ond le Centaure jecta un plus horrible cry que devant. Et se voyant desarmé et desmembré, avec la craincte qu’il avoit de la fulminelle espée d’Alector, lui tourna le derriere chevallin, ruant telles ruades que l’air en espartissoit en feu. Mais le vaillant Escuyer, agile et prompt à se destourner et à ferir, evitant tousjours ou reparant avec l’escu les furieux coups de pied, luy jecta au travers des ruades un