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— XXIII —


Qui dit que l’homme meurt comme il vit d’ordinaire ;
                Il nous montre bien le contraire,
        Car s’il fût mort comme il avait vécu,
                il serait mort le v.. au cu[1].

Le Régent Philippe d’Orléans, le fils de celui qu’on chansonnait si vertement, avait lui-même trop d’écarts licencieux à se faire pardonner, était trop occupé par ailleurs pour songer à réfréner quelque passion que ce fût. Aussi les chroniqueurs contemporains ont-ils constaté comme une recrudescence de la pédérastie.

La duchesse d’Orléans écrit en 1717 que le premier dauphin était soupçonné « d’un goût qui commençait à se répandre » ; mais il n’aimait que les femmes. Au contraire, le chevalier de Lorraine et le comte de Marsan courent après les hommes. « Le vice d’aimer les jeunes garçons est aussi la plus grande passion du duc de Villars ; et le joli prince d’Eisenach voulut une fois lui faire donner des coups de bâton, parce qu’il lui avait fait une déclaration d’amour[2]. »

  1. Chansonnier Maurepas, VI, 437 ; VIII, 229 ; XXVIII, 107, 285. — Chansonnier Clairambault, III, 257 (Bibl. Nat. Mss franç.)
  2. Correspondance de Madame, duchesse d’Orléans, 22 septembre 1717.