Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 9 —


et ayant peur qu’après cela personne ne le voulût plus approcher, il dit qu’il n’était pas encore si infirme qu’il n’eût rendu quelque service à la maréchale d’Estrées, sa sœur[1] ; qu’elle en avait été assez contente pour ne pas chercher parti ailleurs ; que ceux qui la connaissaient savaient pourtant bien qu’elle ne se satisfaisait pas de si peu de chose et que, puisqu’elle ne s’était pas plainte, c’était une marque qu’il valait mieux qu’on ne disait.

Il y en eut qui voulurent dire que cette raison n’était pas convaincante et qu’une femme qui avait pris un mari à quatre-vingt-quinze ou seize ans n’était pas partie capable d’en juger ; mais ceux qui connaissaient son tempérament leur imposèrent silence et soutinrent qu’elle s’y connaissait mieux que personne.

  1. Gabrielle de Longueval, sœur du marquis de Manicamp, était la troisième femme du maréchal d’Estrées ; elle avait épousé en 1663 le vieux duc, qui mourut en 1670. Elle-même mourut dix-sept ans plus tard, en 1687.