et ayant peur qu’après cela personne ne le
voulût plus approcher, il dit qu’il n’était
pas encore si infirme qu’il n’eût rendu
quelque service à la maréchale d’Estrées,
sa sœur[1] ; qu’elle en avait été assez
contente pour ne pas chercher parti ailleurs ;
que ceux qui la connaissaient savaient
pourtant bien qu’elle ne se satisfaisait
pas de si peu de chose et que, puisqu’elle
ne s’était pas plainte, c’était une
marque qu’il valait mieux qu’on ne disait.
Il y en eut qui voulurent dire que cette raison n’était pas convaincante et qu’une femme qui avait pris un mari à quatre-vingt-quinze ou seize ans n’était pas partie capable d’en juger ; mais ceux qui connaissaient son tempérament leur imposèrent silence et soutinrent qu’elle s’y connaissait mieux que personne.
- ↑ Gabrielle de Longueval, sœur du marquis de Manicamp, était la troisième femme du maréchal d’Estrées ; elle avait épousé en 1663 le vieux duc, qui mourut en 1670. Elle-même mourut dix-sept ans plus tard, en 1687.