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XLIII


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Et l’étoile lui dit : « Lorsque les cœurs humains
Qui surent bien aimer retombent en poussière,
La Mort ne les tient pas tout entiers dans ses mains,
Et quelque chose a fui son étreinte grossière ;

Pour avoir défié d’infinis lendemains,
Les amours éternels mis dans l’homme éphémère
Prennent loin d’ici-bas d’invisibles chemins,
Et sont récompensés de leur bravoure altière.

Ils deviennent un son dans les vastes concerts
Et dans la symphonie éternelle des globes
Qui mènent dans l’éther les clartés de leurs robes ;

Ou bien un des rayons par qui vivent les airs.
C’est pourquoi, dans les nuits de printemps, les étoiles
Semblent des cœurs émus qui battent sous des voiles. »