Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/109

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L’Étrangère.

Secourable étranger, grâce te soit rendue,
Qui lorsque je passais, lasse d’un long chemin
Et le front inquiet de ma route perdue,
As rafraîchi ma soif d’eau mélangée au vin,

As apaisé ma faim des fruits de ta corbeille,
La figue savoureuse et le raisin juteux.
Et, de ta grave voix qui sagement conseille
M’as dit quel long détour mène à travers ces lieux.

De ton bienfait mon cœur gardera la mémoire ;
S’il est des Dieux amis de l’aide et du secours,
Dont le regard chérit celui qui donne à boire
Au passant altéré, qu’ils protègent tes jours !