Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/123

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Je vois avec horreur dans la beauté le piège
Où le corps, un instant furieux, est jeté,
Séduit par un obscur et funeste manège ;
J’ai condamné mes flancs à la stérilité.


En moi j’écraserai ces pernicieux charmes,
Par ma faute aucun cri de douleur ne naîtra.
En mes yeux tarira l’écoulement des larmes,
Aucun chagrin humain de moi ne descendra ;


Je clos en moi la suite inique de l’angoisse,
Je dissipe d’un coup l’héritage du mal,
Et pour qu’aucun tourment de mes tourments ne croisse,
Je passe en moi la myrrhe et le néant lustral.


Le Jeune Homme.

Femme qui donc es-tu ? Ton propos m’épouvante,
Ton âme m’apparaît comme un vallon glacé,
Brillant d’une blancheur cruelle et décevante,
Où le dernier reflet de vie est effacé.