En arrêtant le mal dans ton être stérile,
Crois-tu donc le détruire ou le déposséder ?
C’est le laisser seul maître, et c’est lutte futile,
Pour combattre un fléau, que de s’en évader.
Tais-toi ! ne parle pas ni d’espoir, ni d’attente
De quel aveuglement tes yeux sont-ils couverts,
S’ils ne voient pas grandir et croître l’épouvante
Dans cet ordre que sent le farouche univers ?
Oui ! l’ignorant chaos est sans faute et sans force ;
Le crime est apparu dans des temps plus parfaits ;
L’horreur du monde augmente en allant vers l’écorce ;
Sur les sommets de l’Être éclatent les forfaits !
Ce ténébreux essai de règle et d’ordonnance
D’un monde bestial fait un monde pervers,
Donne au mal une affreuse et sourde conscience,
Et groupe les fléaux en d’odieux concerts.