Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/34

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Quelles suavités au fond de son mystère !
Quelle ampleur d’âme il faut à ce front solitaire !
S’il est vrai que l’amour, même par ses tourments,
Mette un tel horizon dans les yeux des amants,
Et leur façonne un cœur pareil à sa tempête,
Ceux qui n’ont pas aimé n’ont qu’une âme imparfaite !
Ils suivent le sentier des souhaits journaliers,
Loin des désirs profonds, loin des bonheurs altiers,
Des jeux de l’espérance avec le désespoir,
Et des sérénités où, plus tard, le vouloir
Contemple une étendue égale à sa souffrance,
Et sur plus de douleurs répand plus d’indulgence.
J’ai peut-être franchi — maître, pardonne moi —
Le seuil où mon respect s’arrête devant toi.
Mais je n’ai pu garder mon esprit téméraire
De croire que ton cœur puissant, qui considère
Les plaines de la vie avec tant de clarté,
Sur de vastes chagrins prolonge sa bonté.


Le Vieillard.

Fils ! nous ne sommes pas maîtres de nos pensées !
Et qui de nous ne trouve aux saisons retracées