Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/49

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Tes tourments sont doux, redoutable Amour,
Flamme de la nuit, lumière du jour.
J’aime ma blessure !


L’Adolescent.

C’est l’étrangère, ô maître ! Écoute ! Elle aussi chante
L’aventure d’amour et ses fiertés d’amante !
Elle salue aussi, de la même ferveur.
Cette mer dont les flots ont éprouvé son cœur,
En des drames d’espoir, d’ivresse et de courage,
Dont sa beauté puissante et profonde est l’ouvrage !
Elle en a rapporté ses merveilleux regards,
Âpres, farouches, doux, ardents, hautains, hagards,
Parfois étincelants, parfois tendres et vagues,
Où l’innombrable émoi des reflets et des vagues
A laissé son éclat, son charme et son effroi !
Certains amours sont-ils les égaux d’un exploit
Pour qu’on en sorte avec une face plus belle ?
Maître, regarde-la ! Peut-être ignore-t-elle
Le charme que ses traits ont pris à sa douleur ;
Je suis sûr qu’elle sait ce que lui doit son cœur !