Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/48

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de lierre et de pensées ; à son corsage une
touffe de roses ardentes. Elle chante sans savoir
qu’on la regarde et qu’on l’écoute.


La Chanson de l’Étrangère.

L’Amour m’a blessée et m’a fait souffrir,
J’ai versé des pleurs, j’ai voulu mourir,
L’Amour m’a blessée ;
J’ai voulu mourir, j’ai versé des pleurs,
J’ai mis sur mon front les plus sombres fleurs,
L’Amour m’a blessée !


Sa main est divine, et je souffre encor
De son arc puissant, de ses flèches d’or,
Sa main est divine ;
De ses flèches d’or, de son arc puissant,
Il frappa mon sein, rouge de mon sang,
Sa main est divine !

J’aime ma blessure, et chéris tes coups,
Redoutable Amour, tes tourments sont doux,
J’aime ma blessure ;