Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/87

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Pour que ton cœur s’y plaise et qu’il plaise à tes yeux !
Dis le moi ! j’oserai l’effort audacieux
De hausser mon travail auprès de ton souhait.
Si même je ne puis qu’un inégal essai,
Il gardera du moins, plus fier quoique déçu,
Le rayon de beauté dans ton âme aperçu.


La Jeune Fille.

Si tu crois qu’un refus soit un mauvais présage
Pour la route entrevue où ton rêve s’engage,
Je ne puis refuser ce que tu me demandes,
Ô potier obstiné ! Aux prochaines guirlandes,
Que tu sauras cueillir sans aide, soit propice
L’humble fleur que tu veux que ma main te choisisse !


Je te dirai ceci : Si la faveur divine
M’avait, ainsi qu’à toi, donné l’œil qui devine
Des formes de beauté partout où il s’arrête,
Et la maîtresse main qui prend dans leur retraite
Les désirs de splendeur épars au fond des choses,
J’ai quelquefois songé, sous mes paupières closes,