Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/145

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Mais mon cœur n’est point fait, alors qu’il désespère,
Pour défendre la paix par un geste de guerre ;
Ce qui peut contenter une âme de combat
N’est pour lui qu’un conflit qui l’angoisse et l’abat.
Son rêve se soutient sur une autre pensée ;
Sa tristesse a besoin d’être un peu compensée
Par un peu de douceur dont il sache l’emploi ;
Dans ce rouge avenir, dont je ressens l’effroi ;
J’aperçois bien le roc où ton orgueil se dresse,
Mais je ne saurais pas où poser ma tendresse !


Le Guerrier.

Permets-moi d’achever ; permets, puisqu’aussi bien
Tu laissas mon esprit marcher auprès du tien,
À travers les détours de ce sujet austère,
Permets à mon propos, vieillard, qu’il persévère
Jusqu’au bout du chemin qu’ensemble nous suivons !
Si tu vois rétrécis ou clos les horizons
Qui s’étendaient vers un avenir de promesse.
Si ton esprit déçu ressent avec tristesse