Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/55

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Le Guerrier.

À toi, passant, salut !


Le Vieillard.

Ne me connais-tu pas ? Les lauriers dont il plut
Aux inconstantes mains de la prompte Fortune
De couronner ton front, te font-ils importune
La rencontre de ceux qui jadis t’ont connu ?
Que ton retour heureux, pourtant, soit bien venu
Par ma voix, dans ces lieux où t’attendait ta mère,
La mère de tes fils, et plus d’un qui révère
Le souvenir de l’homme à qui tu dois ton nom !


Le Guerrier.

Excuse moi, vieillard ! Le laurier de mon front,
S’il se peut que son ombre ait offusqué ma vue,
N’a point changé mon cœur. Voici ma main tendue !
J’ai gardé pour celui dont mon père souvent