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a^ile et rapide de Biirns. Il l'a employée dans une quantité de pièces de sa meilleure époque : V Elégie de la Brebis Mailie , la Mort et le Docteur Hornhook , les Deux Pasteurs ou la Sainte-Querelle., la Prière de Saint Willie , l'Adresse att Diable, la Vision, X Ele'gie de Tara Sanison, ses pièces à utie Marguerite et à une Souris , \ Adresse du Fermier à sa vieille Jument , et dans une foule d'autres morceaux ; toutes ses épîtres impor- tantes sont écrites dans cette strophe. On peut dire qu'elle a servi à un grand tiers de son œuvre.

Aussi, en ces récentes années, les Écossais ont proclamé ce que leur littérature doit à l'Élégie de Robert Semple, en plaçant au fronton de l'école paroissiale de Kilharchan le buste du vieux, joueur de cornemuse '. Un autre service que Robert Semple rendit à la poésie écossaise fut d'avoir son fils Francis Semple, le troisième de cette famille de poètes. Il a laissé quelques-uns des modèles les plus humoristiques du genre de poésies que nous retraçons. Ses logeuses fiançailles sont une description de mariage rustique à la manière du Mariage de Jok et Jynny, mais avec plus de mouvement et de verve comique. Il retrouva la gaité robuste qui enlève les strophes de Jacques I. -

Ce tableau des formes que s'est successivement créées la poésie écos- saise et dans lesquelles elle s'est développée, ne serait pas complet si l'on omettait celles dont l'a enrichie William Hamilton de Gilbertfield. C'était un ancien lieutenant de l'armée, retiré à la campagne, oii il se distrayait par des essais littéraires. Sa réputation est fondée sur deux choses.

Il a appliqué la strophe de Francis Seuqjle à répit'"e familière, pour laquelle elle paraît faite spécialement, se prêtant à l'allure libre d'une causerie. Il adressa, sous cette forme, à Allan Ramsay, une lettre d'admira- tion, quelque chose comme la lettre de Lamartine à Byron, ou de Musset à Lamartine, sauf qu'ici l'admiratiou vient d'un homme plus âgé, s'en va pédestrement, en gros bas de laine, et parle patois. Il en résulta, entre les deux poètes, un échange d'épitres plaisantes et cordiales '^. La mode s'en est répandue après eux parmi les poètes écossais, et l'épitie familière a pris chez eux l'importance d'un genre littéraire. Il s'en trouve dans Fergusson. C'est d'après cette tradition que Burns a écrit sa première Epître à Lapraik qu'il ne connaissait que pour avoir entendu chanter

1 Miscdlany of Populnr Scotlish Poems de Gliambers, la notice qui précède le poème.

- Sur Francis Semple, voir .Irving, Eistory of Scotish Poelry, p. STS-Sl. — The Blylhsome Bridai se trouve dans llic Bonk of Scotlish Poems de J. Ro?s, — dans Ihe Pocts and Poelry of Scolland, J. Grant XVilson le donne également, avec deux autres pièces célèbres du même auteur, Skc rose and loot nie in, et Maggie Laudir; mais ces dernières sont des chansons.

3 Les épîtres d'Hamilton de Gilbertfield à Ramsay se trouvent dans les éditions de Ramsay, avec les réponses de celui-ci. — J. Grant X\'ilson les reproduit dans Ihe Poels and Poelry of Scolland.