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la vérité est dans le whiskey autant que dans le vin, il est probable que le malfaisant fermier faisait parler ses victimes.

Vous avez tant de contes et de tours,

Et , dans vos méchantes brindes et ribotes ,

Vous faites des diables avec les saints,

Et vous les soûlez jusqu'en haut ;

Et alors leurs défauts, leurs pailles et leurs manquements.

On aperçoit tout.

Par pitié épargnez l'Hypocrisie !

Celte sainte robe, oh ! ne la déchirez pas !

Épargnez-la , au nom de ceux qui la portent souvent ,

Les gens en noir ;

Mais votre maudit esprit, quand il en approche,

La leur arrache du dos.

Pensez, méchant pécheur, au mal que vous faites :

C'est la ^> robe bleue » , la livrée et le vêtement

Des saints ; ôtez-leur cela, vous ne leur laissez rien

Pour les distinguer

De païens non rachetés,

Comme vous ou moi^.

On sent déjà dans ces strophes la main impatiente de frapper, l'homme qui est sur le point de porter la guerre chez l'ennemi et qui n'attend que la première opportunité. Après ce début, il raconte sa propre aventure, sur un ton qui laisse voir les dispositions d'esprit qu'il en avait rapportées.

Ma foi, je n'ai pas le cœur à chanter !

Ma Muse peut à peine ouvrir l'aile ;

Je me suis joué à moi-même un joli air

Et j'ai dansé mon soûl !

J'aurais mieux fait de partir et de servir le roi

A Bunkers-Hill.

C'était une nuit, récemment, tout content,

J'étais parti me promener avec un fusil.

Et voilà que j'amenai une perdrix à terre ,

Une jolie poule ;

Et comme le crépuscule était venu

Je crus qu'on n'en saurait rien.

La pauvre petite créature était peu blessée ;

Je la caressai un peu, par jeu.

Ne pensant pas qu'ils me tracasseraient pour cela ;

Mais, le diable m'emporte !

Quelqu'un raconte à la cour de braconnage

Toute l'histoire.

1 Epistlc lo John Rankine.