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apparence de péril ou de menace pour qu'il se portât aussitôt du côté d'où ils venaient et commît quelque imprudence. Il ne tarda pas à être noté parmi les suspects, en compagnie de quelques-uns de ses amis. Les Loyal Natives firent circuler contre eux quatre misérables ^ ers :
Vous, fils de la Sédition, prêtez l'oreille à ma chanson, Laissez Synie, Burns el 3Iaxwell se mêler à la foule. Avec Cracken l'attorney et Mundell le charlatan, Envoyez Willie, le marchand, en enfer à coups de foiiel '.
A quoi Burns répondait quand ces vers lui furent communiqués :
Vous, vrais « Loyal Natives » écoutez ma chanson.
En tapage et en débauche ébaudissez-vous toute la nuit ;
Votre bande est à labri de l'Envie et de la Haine,
Mais où est votre bouclier contre les traits du mépris?
Voilà la note des rapports entre les deux partis. Il faut se rappeler cette animosité d'une classe de la population contre les partisans des nouvelles doctrines pour comprendre certains passages de la vie du poète à Dumfries.
11 ne semble pas que Burns ait appartenu à aucune des sociétés libérales qui se formèrent, pendant ces années, en Ecosse ^. Mais il commit d'autres imprudences. Un certain capitaine Johnstone avait créé un journal nommé Le Gazetier d'Edimbourg, dans le dessein de défendre la cause de la réforme. C'était un révolutionnaire déclaré. Il fut emprisonné quelques mois après ; son successeur à la rédaction le fut également ; et l'imprimeur, qui était un honnête Jacobite, racontait à Chambers que, par le fait d'avoir appartenu à ce journal pestiféré, son crédit fut arrêté dans les banques et lui-même regardé pendant longtemps comme un homme taré ^. Burns écrivait, au mois de novembre 179*2, la lettre sui- vante au capitaine Johnstone :
Monsieur, je viens de lire votre prospectus du Guzetur d'Edimbourg. Si vous conti- nuez, dans votre journal, avec le même courage, ce sera, sans aucune comparaison, la première i)ublication de ce genre, en Europe. Je \ous prie de miiiscrire connue souscripteur et, si vous avez déjà publié (juelques numéros, veuillez me les envoyer a partir du commencement. Indiquez-moi votre façon de régler les paiements dans notre \ille, ou bien je m'ac(iuitterai envers vous par mon ami Peler Hill, libraire à Edimbourg.
Continuez, Monsieur! Découvrez, avec un cœur indompté et d'une main ferme, celte horrible masse de corruption qu'on appelle la politi(pie el la science de gouver- nement. Osez peindre, avel leurs couleurs naturelles, « ces misérables aux calmes pensées, qu'aucune foi ne peut enflammer », quel que soit le shibboleth du parti
1 The Loi/al Nalit^es' ]\'rses.
2 R. Cbambers, tom III, p. 263.
3 R. Chambers, tom III, p. 263-64.