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nous en avons ici, bien qu'en petit nombre, des deux côtés. Mais, s'ils se sont associés, c'est plus que je n'en sais ; el s'il existe une associalion de ce genre, elle doit se composer d'individus si obscurs et si ignorés qu'il n'y a aucune possibilité que je leur sois connu, ou eux à moi.

J'étais au théâtre, un soir, quand on réclama : « Ça ira ». J'étais au milieu du par- terre et c'est du parterre que la clameur s'éleva. Un ou deux individus, avec lesquels je me trouve occasionnellement, faisaient partie du groupe ; mais je n'ai pas eu con- naissance de leur projet, je n'y ai pas pris part, je n'ai jamais ouvert les lèvres pour siffler ou acclamer ni celte chanson, ni aucune autre chanson politique. Je me suis considéré comme un homme beaucoup trop obscur pour avoir quelque poids dans la répression d'un désordre, et en même tenqis comme un lionune trop respectable pour hurler aux clameurs d'une populace. Ce fut la conduite des premières personnes de la ville ; et ces personnes savent et déclareront que ce fut aussi la mienne.

Je n'ai jamais prononcé d'invectives contre le loi. Sa valeur privée, il est absolu- ment impo.ssible qu'un homme tel que moi puisse l'apprécier. Mais, en sa capacité publique, c'est avec le plus solide loyalisme que j'ai toujours révéré el je révérerai toujours le monarque de la Grande-Bretagne, comme la clef de voûte sacrée de notre royale Constitution (pour parler maçonniquement).

Quant aux principes de Réforme, je considère la Constitution britannique, telle (ju'elle a élé fixée par la Révolution, comme la plus glorieuse Constitution qui existe, ou que peut-être l'esprit de l'iiomme puisse concevoir. En même temps, je pense, et vous savez quels hauts et remarquables personnages ont depuis quelque tenq)s la même opinion, que nous avons considérablement dévié des principes originels de la Constiluliou, et parliculièremenl qu'un alarmant système de corruption a pénétré dans les rapports entre le Pouvoir Exécutif el la Chambre ties Communes. Voilà la vérité et toute la vérité sur mes opinions réfurmistes, avec lesquelles j'ai joué imprudemment avant de connaître l'humeur de ces temps dinnovalion. Je le vois maintenant, et à l'avenir je scellerai mes lèvres. Cependant je n'ai jaiiuiis eu aiu-une autorité dans aucune association politique, aucune correspondance, aucun rapport avec elles. Sauf ceci, lorsque les magistrats el les principaux liabilauls de celle ville s'assemblèrent pour déclarer leur altacliement à la Conslitution el leur horreur des émeutes, déclara- ration que vous pouiriez trouver dans les journaux, je ci'us qu'il était de mon devoir, comme sujet du pays et comme citoyen de la ville, de souscrire à cette déclaration.

De Johnstone, l'éditeur du Gazelier d'Edimbourg, je ne sais rien. Un soir, en compa- gnie de cinq ou six amis, son prospectus nous tomba sous la main ; il nous sembla viril et indépendant. Je lui écrivis de nousen\oyer son journal. Si vous croyez qu'il y a quelque impropriété à ce que la publication arrive ici adressée à mon nom. je la décommanderai aussitôt. Jamais, j'en prends Dieu pour juge, je n'ai écrit de ma main une ligne de prose p<iur le Gazciier. Je lui ai envoyé une pièce de circonstance, dite par Miss Fontenelle, le soir de son bénéfice, intitulée Les Droils de la Femme, et quelques strophes imjirovisées sur la commémoration de Thompson. Je vous les envoie toutes deux pour que vous les lisiez. Vous verrez qu'ils n'ont absolument rien qui touche à la politique. Quand j'ai envoyé à Johnstone uu de ces poèmes (j'oublie lequel des deux), j'y ai joint, à la demande de mon excellent el digne ami, Robert Riddell Esq., de Glenriddell, un essai eu prose, signé Caton, écrit par lui et adressé aux délégués pour la Réforme des Comtés. Il est lui-même un de ces délégués pour ce Comté-ci. Avec les mérites et les démérites de cet essai, je n'ai rien eu à faire que de le transmettre sous la même enveloppe affranchie, — enveloppe qu'il m'avait procurée.

Pour la France, j'ai élé son partisan enthousiaste au commencement des affaires. Lorsqu'elle en vint à montrer son ancienne avidité pour les conquêtes, en annexant la Savoie et en envahissant la Hollande, j'ai changé do sentiment. J'ai fait, sur la