Aller au contenu

Page:Angellier - Robert Burns, II, 1893.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

- 141 —

Caller Water du second , par exemple , pour en rencontrer d'excellent. Il se trouve en abondance dans les chansons, et plus encore dans les petits poèmes populaires, à commencer par le fameux Gaherhnzie Man de Jacques V. Plus récemment, les recueils du doyen Ramsay, du Dr. Rogers, de Mr Baxton Hood ^ formés de bons mots, d'anecdotes, de souvenirs, en ont réuni d'amples provisions. Ils n'ont eu qu'à laisser tomber les filets dans la conversation et la poésie du peuple, pour les ramener pleins de traits humoristiques. Les recueils de proverbes en contiennent aussi beaucoup 2. En réalité, peu de pays ont produit plus et de plus grands humoristes : Smollet, Arbuthnot, Burns, Carlyle ; sans parler de l'humour épars dans Walter Scott, dans ce délicieux livre des Annales de la Paroisse de John Galt, qui, pour l'humour attendri, est un digne compagnon du Vicaire de Wakefield, ou dans la charmante AutohiograjÂie de Mansie Watick. Il y a eu, au contraire, de tous temps, un riche fonds d'humour en Ecosse. Le D Alexander Carlyle d'Inveresk, que sa vie active et son séjour dans une petite paroisse mettaient plus en rapport avecle peuple, avait, il est vrai, protesté contre ce jugement. Il disait, en faisant précisément allusion à l'article du Mirror :

« Je prendrai cette occasion de rectifier une erreur dans laquelle les auteurs anglais sont tombés et dans laquelle ils sont soutenus par beaucoup des écrivains écossais parliculièreinenl par ceux du Mirror, qui est que les gens d'Ecosse n'ont pas d'humour. Que cela soit une grosse erreur peut être prouvé par d'innombrables chansons, ballades et histoires, qui circulent dans le sud de l'Ecosse, et aussi par les personnes assez âgées pour se rappeler le temps où le dialecte écossais était parlé avec pureté dans la Basse Contrée, et par celles qui ont eu des rapports avec le peuple. Depuis que nous avons commencé à parler une langue élraiigère, ce que l'anglais est pour nous, l'humour, il faut le confesser, est moins apparent dans la conversation. 3 »

Le D"" Carlyle et l'écrivain du Mirror sont d'accord pour attribuer l'un l'absence, l'autre l'affaiblissement de l'humour à l'abandon du dialecte indigène. Remarquons combien ce fait corrobore l'importance de l'élé- ment concret dans la composition de l'humour. Le passage du Mirror surtout est curieux ; il est à lire avec soin, tant il est instructif à cet égard :

« Le fait qu'un auteur écossais n'écrit pas dans son dialecte naturel doit avoir une influence considérable sur la nature de ses productions littéraires. Quand il s'emploie à quelque composition grave et digne, quand il écrit de l'histoire, de la politique ou de la poésie, la peine qu'il prend, pour écrire d'une façon différente de celle dont il

1 Dean Ramsay. Réminiscences of Scoltish Life and Characler. — Charles Rogers, Traits and Stories of the Scottish People. — Baxton Hood. Scotlish Characleristics.

2 Voir Scotlish Proverbs, collected and arranged by Andrew Henderson. — The Proverbs of Scotland by Alexander Hislop.

3 D Alexander Carlyle. Autobiography, p. 222-23.