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La plus fausse des femmes, oses-tu déclarer

Que tes chers vœux donnés sont légers comme l'air?

Ya-t-en à ton nouvel amant,

Ris de ton parjure,

Et cherche dans ton cœur

Quelle paix tu y trouves ! *

Et je ne crois pas qu'il soit possible de mettre plus de passion en moins de mots que dans ces deux pièces que nous citons encore. La première est un pur cri, mais si simple, si franc, si sincère, qu'il devient poignant. Ce sont toujours les mêmes mots, comme dans la réalité, mais qui reviennent avec un appel de plus en plus désespéré.

Reste, ma charmeresse, peux-tu me quitter ?

Cruelle, cruelle, de me tromper !

Tu sais combien tu me tortures, Cruelle charmeresse, peux-tu t'en aller? Cruelle charmeresse, peux-tu t'en aller?

Par mon amour si mal récompensé,

Par ta foi tendrement promise,

Par les tourments des amants dédaignés,

Ne me quitte pas, ne me quitte pas ainsi !

Ne me quitte pas, ne me quitte pas ainsi ! ^

La seconde est une plainte mélancolique de jeune fille délaissée. Elle est faite aussi avec le retour des mêmes paroles, la répétition de la même phrase, une modulation triste qui se recommence. L'effet en est navrant. Il est impossible de lire, dans l'original, cette pièce, qui ne contient pas une image et qui est presque sans pensée, sans que, vers la fin, et par une inexprimable émotion qui est on ne sait où, la voix ne s'altère. C'est une des plus merveilleuses choses que Burns ait écrites. Au-delà d'une pièce de ce genre, la poésie cesse et il n'y a plus que l'émotion purement musicale.

Tu m'as quittée pour jamais, Jamie ,

Tu m'as quittée pour jamais ; Tu m'as quittée pour jamais, Jamie ,

Tu m'as quittée pour jamais.

Souvent tu m'as promis que la mort

Seule nous séparerait ;

Maintenant, tu as quitté ta fillette pour toujours.

Je ne dois jamais te revoir, Jamie

Je ne te reverrai jamais

1 Had I a Cave.

  • Stay, my charmer.