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Page:Angellier - Robert Burns, II, 1893.djvu/371

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Tii piaffais toute fière, le jour

Où j'amenai à la maison ma jolie fiancée ;

Et elle, douce et gracieuse, se tenait sur toi,

Avec un air modeste !

J'aurais pu défier tout Kyle-Stewart de me montrer

Une paire comme vous deux.

Bien que tu clampines et que tu boîtes maintenant.

Et que tu vacilles , comme une lourde barque à saumon ,

En ces temps-là, tu étais une trotteuse fameuse

Pour les sabots et le vent ;

Et tu les dépassais tous, si bien qu'ils se traînaient

Loin, loin derrière !

Quand toi et moi étions jeunes et fringants,

Et que le repos à l'étable t'avait paru long.

Comme tu piaffais, comme tu renâclais et hennissais ,

Comme tu enfilais la route !

Les gens de la ville se sauvaient, s'écartaient ,

Disaient que tu étais folle.

Ouand tu avais eu ton avoine et que j'avais bu un coup ,

Enfilions-nous la route comme une hirondelle !

Aux courses des mariages , tu n'avais pas ta pareille,

Pour le fond ou la vitesse ,

Tu les battais d'autant de queues que lu voulais,

Partout où tu allais.

Les petits chevaux de chasse à croupe avalée

Auraient peut-être pu te battre à une petite course ;

Mais six milles écossais, alors tu essayais leur fond.

Et tu les faisais souffler ;

Pas de fouet, pas d'éperon, juste une baguette

De saule ou de noisetier.

Tu étais une aussi noble labourière.

Qui ait jamais été attelée de cuir ou de corde !

Souvent toi et moi, en une poussée de huit heures.

Par un bon temps de mars ,

Nous avons tourné six quarts d'acre,

Pendant des journées à la file.

Tu ne tirais pas à coups, lu ne plongeais pas, tu ne te dressais pas.

Mais tu fouettais l'air de ta vieille queue ,

Tu étalais bien large ton poitrail bien rempli,

Avec courage et force ;

Les mottes pleines de racines se brisaient et craquaient,

Puis versaient doucement.

Ouand la gelée durait longtemps et que les neiges étaient épaisses

Et menaçaient de relarder le travail.

Je mettais à ta mesure un petit tas

Au-dessus du bord ;

Je savais que ma Maggie ne s'endormirait pas

Pour cela, avant l'été.