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Hélas ! ce n'est pas la douce voisine,

La gentille alouette, compagne faite pour loi,

Qui te courbe dajis les gouttes de rosée

Sous sa poitrine tachetée,

Quand elle jaillit au ciel joyeuse, pour saluer

L' Est qui s'empourpre.

Le Nord aux dures morsures souffla froidement

Quand naguères, tu naquis humblement ; Malgré cela, tout heureuse, tu parus et brillas

Sous l'ouragan,

Dressant à peine au-dessus de ta mère, la terre

Ta tendre forme.

Les fleurs orgueilleuses que nos jardins produisent,

De hauts bois protecteurs et des murs les défendent ;

Mais toi, au hasard, sous l'abri

D'une motte ou d'une pierre,

Tu pares ce champ d'éteule aride,

Ignorée, solitaire.

Là, vêtue de ton étroit mantelet,

Tournant au soleil ta poitrine neigeuse,

Tu lèves ta tète modeste,.

D'une humble façon

Mais soudain, le soc soulève, arrache ton lit ;

Te voici prosternée.

Telle est le sort de la jeune fille Douce fleurette des ombres rusiiques ; Trompée par la simplicité de l'amour

Et une confiance naïve.

Comme toi, toute souillée, elle tombe,

Et gît dans la poussière.

Tel est le sort de l'humble barde,

Sur le rude Océan de la vie, sous une mauvaise étoile,

Il est inhabile à consulter la carte

Du savoir prudent.

Jusqu'à ce que les rafales soufflent, les vagues mugissent.

Et l'engloutissent.

tel, le sort de la vertu malheureuse,

Qui longtemps a lutté avec les besoins et les chagrins,

Que l'orgueil et la malice humaine ont poussée

Au bord de la misère;

Arrachée de tous ses soutiens, sauf le ciel,

Ruinée, elle tombe.

Et toi-même qui, gémis sur le destin de la pâquerette.

Ce destin est le tien, à une date prochaine ;

Le soc de l'âpre ruine arrive droit

En plein sur ta jeunesse ;

Bientôt être écrasé sous le poids du sillon

Sera ta destinée ! i

To a Mountain Daisy.