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iin aclour ambulant, comme Turnbull ' . Les femmes sont plus surprenantes encore. Dans la haute société d'Edimbourg, nous trouvons Mrs Cock- burn, l'auteur des Fleurs delà Forct^ que Burns a fait insérer par Thomson dans son recueil : « Les Fleurs de la Forêt sont un charmant poème, et devraient être, doivent être mises sur les notes ; mais, bien que hors des règles, les trois stances commençant : J'ai vu le sourire de la Fortune trompeuse sont dignes d'une place, ne fût-ce que pour immortaliser leur auteur, une vieille dame de ma connaissance, en ce moment vivant à Edimbourg» 2. Près d'elle , Miss Cranstoun qui allait devenir la seconde femme de Dugald Stewart. Dans la bourgeoisie moyenne, nous trouvons Clarinda ; dans la province , des dames comme Maria Riddell. Une fille de ferme envoie des vers à Burns ^. Ce n'est pas tout. II y a, dans les anthologies écossaises, une douce et charmante chanson qui commence ainsi :

Venant par les collines de Kyle, Parmi la jolie bruyère fleurie,

Là, j'ai rencontré une jolie fillette

Qui gardait ses brebis rassemblées*.

Burns se charge de nous apprendre qui en était l'auteur. « Cette chanson est la composition d'une Jane Glover, une fille qui n'était pas seulement une prostituée, mais aussi une voleuse, et qui, à l'un ou l'autre de^ces deux titres, a visité la plupart des maisons de correction de l'ouest. J'ai recueilli cette chanson de ses propres lèvres, tandis qu'elle traversait le pays, en compagnie d'un malandrin, faiseur de tours » ^. Et tous ces personnages ne sont que ceux qui traversent la correspondance incomplète d'un homme qui a peu vécu !

Dans cette atmosphère saturée de chansons, serait-il possible que Burns ait grandi, vécu, sans en profiter ?«6erait-il possible que, comme pour les ballades, il les ait entendues sans les goûter, qu'il les ait connues sans les imiter, qu'il n'ait pas trouvé à cueillir une feuille verte sur cette branche touffue de la littérature populaire ?

On pourrait à l'avance affirmer que sa position à l'égard des chansons a dû être toute différente. Ce ne sont plus ici des aventures rétrospectives et exceptionnelles. Les chansons, étant l'explosion du sentiment, lequel est sans cesse le même, sont toujours des contemporaines, les chansons

1 To G. Thomson, 29th ocl. ITgS-et The Conlemporaries of Burns, p. 92.

2 To G. Thomson, July 1793.

3 Voir sa biographie et ses vers, dans The Conlemporaries of Burns, p. 78-92, et la lettre de Burns to M» Dunlop, Sept. 6th 1789.

4 Cette chanson se trouve dans The Conlemporaries of Burns, dans le Muséum de Johnson, et dans le recueil de Whitelaw.

t» Noies in an inlerlcaved copy of Johnson' s Scots Musical Muséum,