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ner la connaissance des devoirs de la religion, et à leur inspirer l’amour et la crainte de Dieu ; les enfants retiennent ordinairement pour toute leur vie les impressions qu’ils ont reçues dans leur bas âge.

« Elles recevront gracieusement dans leurs écoles toutes les jeunes filles qui s’y présenteront pour être instruites. Elles auront pour toutes une égale charité et ne donneront des marques extérieures d’estime et d’affection qu’à celles qui se distingueront par leur sagesse et leur application à l’étude.

Elles éviteront avec grand soin de se servir, en parlant aux enfants, de termes bas, grossiers, injurieux ou méprisants. Elles ne les châtieront point par humeur, par impatience, ou par colère. Un air grave et sérieux, mêlé de douceur et de modestie, contribue beaucoup plus à tenir les enfants dans le respect et dans le silence, qu’un air farouche et impérieux, que les menaces, les paroles dures et les châtiments fréquents.

Quand on sera obligé de punir les enfants, le châtiment sera toujours proportionné à la faute, afin de rendre la correction utile.

La supérieure fera un règlement particulier, de l’ordre et de la méthode qui doit être observée dans les écoles, et la supérieure veillera à ce qu’il soit exactement gardé ».

À côté de la sœur Tulard on doit rappeler avec respect les noms déjà cités d’Hélène Le Boucher, fondatrice des sœurs de la Miséricorde à Evron, en 1614, de la sœur Rousseau qui créa un noviciat de maîtresses d’école à Craon, et aussi les Tertiaires dominicaines de Laval. Le personnel enseignant congréganiste était encore représenté par les Ursulines, à Laval et à Château-Gontier et par les sœurs de Saint-Lazare qui dirigèrent les établissements de Villaines, Javron, Cossé-le-Vivien et, un instant, celui de Ruillé-en-Anjou.

Ce sont là les véritables institutions de bienfaisance popu-